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Libération
Interview

«Les assureurs imposent leur vision du monde de la santé»

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publié le 19 septembre 2002 à 1h02

Aujourd'hui, le Collectif interassociatif des usagers de la santé, qui regroupe les plus grandes associations de malades, sort de son silence. Il dénonce la remise en cause insidieuse de la loi sur les droits des malades par les assureurs. Et il s'inquiète du silence du gouvernement. Alain-Michel Ceretti est porte-parole du collectif. Président du Lien, une association qui défend les victimes des infections nosocomiales (contractées à l'hôpital, ndlr), il est également administrateur de l'Office national d'indemnisation des accidents médicaux, créé par la loi Kouchner.

La loi sur les droits des malades est-elle remise en cause ?

Ça oui... Et cela sous la pression des assureurs, qui ont décidé collectivement de se désengager de la responsabilité civile et médicale. On assiste à une instrumentalisation de la loi Kouchner, alors que ces mêmes assureurs ne s'étaient jamais manifestés lors de l'élaboration de la loi, ni de sa discussion au Parlement.

Les assureurs disent que la situation change, puisqu'ils vont devoir assurer le risque nosocomial...

C'est une manipulation de leur part. Quelle est la situation ? Les assureurs entendent remettre en cause la présomption de faute pour ces infections. La loi Kouchner, contrai rement à ce que racontent les assureurs, ne marquait aucune rupture. Elle ne faisait que reprendre la jurisprudence administrative et civile qui considérait que le simple fait que l'infection se soit produite à l'hôpital montrait une faute dans l'organisation médical