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Libération

«Ça fait mal à la mémoire..»

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Les manifestations de protestation se sont multipliées.
publié le 20 septembre 2002 à 1h04

Il propose 1 euro l'autocollant : «Papon vous n'êtes pas libéré de vos crimes.» Mais, quand il commence à discuter avec les passants, Claude Girard oublie vite de vendre et tout le monde les lui arrache. «J'ai été déporté, précise le vieux militant communiste. Mon téléphone n'arrête pas de sonner depuis hier. Même de la part de gens qui n'ont pas mes opinions.»

Mémoire. Place des Martyrs-Juifs à Paris, à l'endroit de l'ancien Vélodrome d'hiver, quelques centaines de personnes, étiquetées avec les autocollants «JC» des jeunes communistes, des étoiles de David ou des sigles d'associations juives, se sont rassemblées à 18 h 30 à l'appel du PCF pour protester contre la libération de Papon. La cérémonie s'ouvre sur une berceuse yiddish, puis les comédiens Serge Maggiani et Daniel Mesguich lisent des poèmes sur la Shoah et le devoir de mémoire. «Si nous respectons la dignité de l'homme, nous voulons que soit respectée la dignité de l'humanité», demande à la tribune Marie-George Buffet, secrétaire générale du Parti communiste. La libération de l'ancien fonctionnaire de Vichy fait «mal à la mémoire», dit-elle avant de demander une minute de silence.

Dans le public, un militant des JC offre une rose blanche à un vieux monsieur. Après les dépôts des gerbes, chacun va porter sa fleur sur le monument aux morts de la place des Martyrs. «Mon mari s'est échappé du Vel d'hiv à 14 ans», confie Mme Pytkowicz. Sa fille et ses petits-enfants l'accompagnent. Lui est présent : «Pas facile de ne pas