L'image de Maurice Papon, sortant à pied et par la grande porte de la prison de la Santé ne passe pas. Poussé par l'Elysée et la chancellerie, le parquet général de Paris a déposé un pourvoi en cassation contre la décision de suspendre la peine de l'ancien haut fonctionnaire de Vichy pour raisons médicales.
«La cour d'appel a considéré que la suspension de la peine de Maurice Papon n'était pas de nature à troubler l'ordre public, compte tenu de son âge et de son état de santé. Cette analyse est manifestement erronée», explique le procureur général près la cour d'appel de Paris, Jean-Louis Nadal. A la chancellerie, on insiste : «Le pourvoi est une manière de dire aux juges qu'ils n'avaient pas le droit de prendre une telle décision en s'appuyant sur un seul élément, qui plus est intrinsèque à la personne.» Selon la chancellerie, dans l'appréciation du trouble à l'ordre public, il fallait aussi tenir compte de «critères extérieurs, psychologiques, du contexte politique et social». Une analyse qui se heurte à la jurisprudence de la Cour de cassation. Pourtant, le ministère assure : «Ce pourvoi n'est pas de la gesticulation, nous espérons gagner.»
En attendant, les manifestations ont continué vendredi. Après Bordeaux, plus de 200 personnes se sont réunies devant le mémorial du camp de Drancy à l'appel du conseil des communautés juives de Seine-Saint-Denis. «Cette libération est le premier acte véritable d'une bataille révisionniste», estime Joseph Zrihen au nom du Conseil représen