Toulouse envoyé spécial.
Musique psychédélique, immense chambre anéchoïque (1), spots lumineux turquoise. Le tout pour magnifier, devant les caméras de télé, une formule 1 Ferrari et un modèle de satellite, toutes ailes déployées, devant une photo de la planète Mars. Le spectacle coproduit par l'Agence spatiale européenne et la marque italienne (2) laisse perplexe. Où est le rapport entre cette mission d'exploration de Mars, qui doit partir en juin afin de profiter de sa plus courte distance avec la Terre en dix-sept ans , et l'écurie de Michael Schumacher ?
«Le rouge», répond Antonio Rodota, directeur général de l'ESA. Ben oui. La planète rouge et le rouge si singulier des Ferrari. Logique. Donc, sortons les grandes pompes et vissons sur la structure de Mars Express le satellite une petite pyramide transparente, à l'intérieur de laquelle une bulle ovale contient un échantillon de la fameuse peinture. Le pigment a même passé, avec succès, les tests de qualification spatiale dont la société qui abrite tout ce ramdam Intespace est une spécialiste. Aux sceptiques, Rodota assène : «il faut faire comprendre aux Européens qu'ils participent à la conquête de Mars avec une technologie au top mondial.» Comme celle du champion de Formule 1. Donc, au lieu d'expliquer la technologie du satellite, organisons un coup média avec Ferrari, tout content d'obtenir pour rien aucun échange de fonds n'a eu lieu, assure l'ESA une pub inespérée.
Economie. Pourtant, Mars Express est un j