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Libération

Droits de l'homme en disgrâce à Orléans

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La mairie hostile à un forum qui épinglait sa politique sécuritaire.
par Arnaud VERGNOL
publié le 28 septembre 2002 à 1h09

Le Forum des droits de l'homme d'Orléans, qui, depuis douze ans, rassemble plus de 80 associations, souffle dimanche sa dernière bougie. Ainsi en a décidé le maire UMP, Serge Grouard, irrité, selon les associations, par la critique, lors d'une table ronde de l'édition 2001 puis au cours des assemblées de préparation cette année, de mesures sécuritaires édictées par la mairie.

Il faut dire que depuis les municipales de 2001, Orléans fait du zèle sur la sécurité : couvre-feu imposé aux jeunes de moins de 13 ans, arrêtés antiprostitution, antimendicité, antibivouac, multiplication des caméras de surveillance publique. Les associations locales se sont émues de cet arsenal. La mairie qui, dans la continuité de ses prédécesseurs PS, accordait un large soutien financier au forum (près de 45 000 euros cette année), a sans doute jugé les associations ingrates.

Le 26 juin, Serge Grouard s'est fendu d'une missive annonçant que, dès septembre 2003, serait organisée, en lieu et place du forum, «une conférence des droits de l'homme qui retiendra à chaque édition un thème d'impact international, dans un souci de cohérence et de lisibilité renforcées». Le thème retenu cette année pour le forum ­ «Les droits humains face aux nouvelles formes de guerre» ­ ne rentrant apparemment pas dans ces critères d'exigence. Muriel Cheradame, adjointe au maire, justifie la décision de l'élu en évoquant «une dissociation croissante des associations par rapport au projet initial (...) Lors des assemblées plén