Bordeaux correspondance
La décision du maire du Bordeaux, Alain Juppé, de confier l'une des plus vieilles églises de Bordeaux à des catholiques intégristes était quasiment passée inaperçue au mois de janvier. Elle est, aujourd'hui, en train de faire grand bruit. Dimanche dernier, le premier office célébré dans l'église Saint-Eloi par les traditionalistes de la Fraternité sacerdotale Saint Pie X a eu tout de la démonstration de force. Les intégristes bordelais, sous l'impulsion de l'abbé Laguérie un ancien de Saint-Nicolas-du-Chardonnet , ont célébré la messe en latin et en grande pompe, avec une bonne douzaine de prêtres, plusieurs dizaines d'enfants de choeur, plus le soutien musclé de quelques scouts marins en uniforme. Une centaine d'amis parisiens ont même fait le déplacement en autocar pour faire du nombre. Et ce n'est pas la soixantaine de militants antifascistes venue manifester qui a beaucoup gêné les traditionalistes.
Guéguerre. De fait, c'est devant le tribunal administratif que va se jouer cette guéguerre de religions. Deux recours ont ainsi été déposés devant le tribunal administratif de Bordeaux. L'un émanant de l'évêché de Bordeaux et l'autre du chef de file des élus PS au conseil municipal, Gilles Savary. Pour l'évêché, il ne s'agit que de récupérer son bien. S'il est vrai que cette église paroissiale n'était plus utilisée depuis une vingtaine d'années, c'est parce que les services de la mairie l'avaient jugée dangereuse. Mais ce bâtiment inutilisé n'était pa