Valence envoyé spécial
Patrick Labaune n'était pas à la noce, vendredi, devant la chambre des référés du tribunal correctionnel de sa propre ville. Le député-maire UMP de Valence (Drôme) était poursuivi pour avoir refusé de marier Hamid et Malika, un couple de Marocains. Le visa de tourisme du fiancé avait expiré, ce qui avait provoqué l'ire du premier magistrat. Pour les avocats du couple, et des associations qui le soutiennent, ce refus constitue une voie de fait : l'obstruction illégale au droit fondamental qu'est le mariage.
Quatre huissiers de la ville avaient refusé de délivrer au maire l'assignation à comparaître. Un cinquième a eu le courage de le faire, et la petite salle des référés débordait. Venue sans Hamid, Malika écoutait l'avocate Marie-Noëlle Fréry raconter son histoire d'amour, et ses mésaventures. «Hamid et Malika se connaissent depuis leur plus tendre enfance. Ils étaient voisins au Maroc, et s'aimaient. Ils se sont rapprochés après le divorce de Malika, qui élève seule ses deux enfants.»
Dérobade. La mairie, soupçonnant un mariage blanc, a demandé une enquête au procureur, lequel a répondu qu'il n'y avait pas d'opposition : le mariage devait être célébré. La date du 14 septembre a été retenue. Quelques parents sont venus du Maroc, et les invités étaient une bonne cinquantaine dans l'hôtel de ville de Valence. Le mariage précédent a été célébré sans souci. Puis, à l'arrivée de Hamid et de Malika, le maire a tourné les talons pour ne plus revenir. Une employé