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Libération
Interview

Face à Mesrine

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publié le 30 septembre 2002 à 1h10

Lucien Aimé-Blanc, 67 ans, patron de l'Office central de répression du banditisme en 1979, relate, dans La chasse à l'homme. La vérité sur la mort de Mesrine (1), la traque et la fin de ce bandit, jugé subversif par l'Etat et tué à 43 ans par la police, à Paris. Pour la première fois, l'élimination physique, sans sommation, de Jacques Mesrine, «l'ennemi public numéro un», par la brigade antigang est expliquée noir sur blanc, ainsi que les pressions des hommes politiques «pour en finir». Mort le 2 novembre 1979, Jacques Mesrine était l'auteur de multiples braquages, fusillades, prises d'otages. Evadé de prison à deux reprises, il était en cavale permanente.

Apparemment, la fin justifiait tous les moyens à l'époque...

Son évasion de la Santé en mai 1978 a ébranlé une institution de l'Etat. Alors qu'il est recherché par toutes les polices, sa lettre à Libération puis son interview à Paris-Match les ridiculisent. Ses actions entachent l'autorité de l'Etat. Avec sa lutte contre les QHS (les quartiers de haute sécurité en prison, ndlr), Mesrine entre dans un système subversif et déclenche une chasse à l'homme. En haut lieu, on impute notre impuissance à l'arrêter à une guerre des polices. Notre directeur central de la police judiciaire, Maurice Bouvier, est chargé d'une coordination de tous les services, pour neutraliser le grand Jacques. De mon côté, je suis pris dans le rond de petits malfrats, anciens acolytes de Mesrine, qui arpentent le XVIIIe arrondissement de Paris pour trouv