Menu
Libération

Français, étrangers : mêmes isoloirs

Article réservé aux abonnés
A Stains, des extracommunautaires ont voté pour un référendum local.
publié le 30 septembre 2002 à 1h10

Abel Robino jubile : «J'ai 50 ans, je vote pour la première fois.» En France depuis vingt-neuf ans, le peintre argentin n'a jamais participé aux élections de son pays. «La première fois, j'étais officier, la deuxième fois, j'étais en prison, la troisième fois, j'étais en exil.» Hier, il a glissé son bulletin dans l'urne en compagnie de son fils, 18 ans, électeur français depuis le début de l'année.

Symbole. Stains et L'Ile-Saint-Denis (Seine-Saint-Denis) ont donné, hier, la parole aux étrangers au même titre que les Français. Un référendum consultatif sur la création d'une communauté de sept communes dans le département. L'enjeu n'était pas susceptible de passionner les 1 700 ressortissants de pays non européens inscrits sur les listes de Stains, ni les 195 de la petite commune de L'Ile-Saint-Denis. Mais, à la mi-journée, les étrangers s'étaient déplacés quatre fois plus nombreux que les Français.

La consultation est symbolique. Aucun parti ne s'oppose à la création de la communauté de communes. Mais les maires ­ Michel Beaumale (PC) à Stains et Michel Bourgain (Verts) à L'Ile-Saint-Denis ­ en ont profité pour consulter, sans distinction, les habitants de leur ville. «Une démarche de politique de proximité», estime le maire de Stains, où 30 % de la population est étrangère. Quatre Stanois avaient pour mission de démarcher les étrangers chez eux et les appeler à voter. Une carte d'électeur spéciale a été créée.

Michel Bourgain va plus loin : «Faire du concret, c'est la seule faç