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Libération
Interview

«Plus de 10 000 installations à problèmes»

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publié le 30 septembre 2002 à 1h10

Philippe Vesseron, directeur de la prévention de la pollution et des risques du ministère de l'Ecologie et du Développement durable, a été en charge du dossier AZF après l'explosion du 21 septembre 2001. Un an après, il revient sur cette catastrophe.

Est-ce que vous avez une vision claire de ce qui s'est passé ?

Il y a une certitude : l'explosion du stockage de 300 tonnes d'ammonitrates non conformes aux spécifications des engrais. Mais pourquoi ? L'enquête judiciaire, celle de Total Fina Elf et celle de l'Inspection générale de l'environnement ont recherché la cause de cette explosion, mais sans aboutir à ce jour. Il me semble que la plupart des réflexions s'orientent aujourd'hui vers des causes internes, comme une erreur de manipulation ou un déclenchement accidentel, et non pas vers un acte de malveillance. Ces enquêtes sont extrêmement difficiles : on identifie bien le siège de l'explosion à l'endroit où se trouvaient les 300 tonnes d'ammonitrates mais l'explosion a détruit la plupart des indices visuels. Je ne suis pas certain qu'au terme des enquêtes on arrivera à un scénario unique.

Après la marée noire de l'«Erika», l'Europe a renforcé sa sécurité maritime. Quelles leçons après AZF ?

En matière de risques industriels, le droit européen était déjà très sophistiqué et la directive Seveso II venait d'entrer en vigueur. Le travail difficile qui est devant nous est d'appliquer correctement ce qui concerne d'une part les usines nouvelles, d'autre part les établissements exista