Quatre à cinq mois de silence, ça fait beaucoup pour un ministre en charge d'un secteur en crise. Et il y a bien aujourd'hui une crise du logement, avec une pénurie d'offre locative et une hausse sensible des loyers dans la plupart des grandes agglomérations. Hier, Gilles de Robien, ministre du Logement, a tenté de s'abriter derrière la «méthode Raffarin» qui exige du temps pour l'«écoute» et la «concertation» pour justifier le mutisme dans lequel il s'était enfermé depuis son arrivée aux affaires. Il y a ajouté le «refus de tout effet d'annonce».
Court terme. En fait, le ministre n'a pas eu le choix. Le logement ne fait pas partie des premières priorités du gouvernement, et avant d'envisager la moindre mesure, le ministre est obligé de s'assurer au préalable qu'il aura l'aval de Bercy. Le budget serré consenti au logement ne lui donne pratiquement pas de marge de manoeuvre pour le court terme. Obligé de sortir de sa réserve, Gilles de Robien s'est contenté hier d'exposer uniquement ses «orientations» en matière de logement. Il a dessiné les grandes lignes de sa politique, mais n'a annoncé aucune mesure concrète en dehors des choix budgétaires déjà connus pour 2003, notamment en matière de construction de HLM (lire ci-contre). Parmi les idées fortes qui restent encore à l'état de projet, le ministre a indiqué qu'il souhaitait avoir une politique ambitieuse d'accession à la propriété pour que la France rattrape son retard par rapport à ses voisins européens. Aujourd'hui 55 % d