Mais où sont passés les 150 millions d'euros promis par la France au Fonds global contre le sida ? A Genève, au siège du Fonds, on se dit surpris : «Ah, non toujours rien.»
A Paris, au ministère de la Santé comme à celui de la Coopération, on se dit perplexe. Reconnaissant à demi-mot que l'argent n'a pas été encore versé. Ajoutant aussitôt : «Mais l'argent promis sera versé.» Quant au ministère des Finan ces, il affirme que les 150 millions d'euros promis par la France au fonds ont été bel et bien versés sur un compte provisoire au lendemain de la dernière réunion du conseil d'administration de la structure. Néanmoins, ajoute-t-on, l'argent ne sera pas débloqué avant que le fonds n'ait mis en place les procédures nécessai res pour procéder aux passations de marchés et assurer le contrôle de ses flux. «Les dons n'ont pas vocation à alimenter la corruption. Nous devons donc nous assurer que les appels d'offre se déroulent dans les règles, que l'attribution des marchés ne donne par exemple lieu à aucune distribution d'enveloppes...», explique-t-on à Bercy. Des propos qui laissent perplexes les observateurs. «Il est à proprement parler insensé que des responsables budgétai res bloquent une décision politi que», réagit ainsi un haut fonctionnaire de la santé.
Reprenons. Nous som mes au printemps 2001 : Lionel Jospin, alors Premier ministre, annonce lors d'un voyage en Afrique du Sud que la France va verser sur trois ans 150 millions d'euros à un fonds tout nouvellement créé pour fi