Les médecins s'en doutaient, mais les chiffres manquaient encore. Une étude française, qui vient d'être présentée au congrès international des maladies infectieuses (1) le confirme : les patients coïnfectés par le virus du sida répondent moins bien aux traitements de l'hépatite C.
La coexistence de ces deux maladies n'a rien d'exceptionnel. Elle devient même de plus en plus fréquente depuis quelques années, du fait de l'augmentation du dépistage des hépatites chez les séropositifs. Dans le monde, 10 millions de personnes vivent avec les deux virus, selon des estimations rapportées à l'Icaac. En France, on considère ainsi qu'un tiers des patients atteints par le VIH ont aussi une hépatite C, l'association étant surtout rencontrée chez les toxicomanes et les hémophiles. Les conséquences de la coïnfection sont en partie connues. «On sait que le VHC (virus de l'hépatite C, ndlr) ne modifie que modestement l'histoire naturelle du VIH. En revanche, le VIH influe très notablement sur l'évolution du VHC», explique le Pr Stanislas Pol (hépatologue à l'hôpital Necker de Paris).
Concomitance. En clair, l'hépatite C n'aggrave pas le sida. Mais l'atteinte du foie liée au VHC est plus sévère en cas d'infection concomitante par le VIH. Le taux de cirrhose est multiplié par un facteur 2 à 5, et son délai d'apparition est deux fois plus court. Quid des traitements ? «Des études préliminaires ont suggéré que l'on pouvait traiter les deux maladies, mais que la tolérance et l'efficacité des médic