Bordeaux correspondance
Les élus Verts bordelais et les salariés du cinéma art et essai Utopia ont été déboutés hier par le juge des référés de Bordeaux dans la bataille qu'ils avaient engagée contre la municipalité. Ils contestaient la subvention du conseil municipal de Bordeaux, en juillet, à l'organisateur du concert anniversaire de Johnny Hallyday prévu en 2003 (Libération du 13 septembre). Aux Verts, le juge des référés a dit qu'ils étaient hors délai. Et aux salariés de l'Utopia qu'il n'y avait pas «de doute sérieux quant à la légalité de cette décision [la délibération, ndlr]» qui aurait pu motiver une suspension.
Bruno Kern, l'avocat parisien qui défendait les intérêts des salariés de l'Utopia, n'a pas caché sa déception : «La conclusion, c'est que le juge administratif de Bordeaux ne motive pas plus ses décisions que le conseil municipal de Bordeaux n'a motivé sa délibération qui octroyait une subvention à la société productrice de Johnny Hallyday.» Pierre Hurmic, le chef de file des Verts, a trouvé lui aussi que la décision était un peu abrupte : «Rien n'a été abordé aujourd'hui. Le juge des référés n'a pas voulu examiner les arguments de fond que nous avions développés.» Les Verts ne peuvent maintenant plus continuer leur action directement, mais ils vont soutenir «les Utopia» qui souhaitent maintenir leur recours. Il sera jugé cette fois sur le fond par le tribunal administratif. «Nous sommes prêts à aller jusqu'au bout de la procédure, dit Isabelle Warin, de l'Uto