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Libération

Le travail de fourmi de la Crim

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Lors de l'enquête, la division antiterroriste a ravi la vedette à la PJ.
publié le 5 octobre 2002 à 1h18

La guerre des polices, qui a fait rage durant la campagne d'attentats de 1995, transpire au procès de Boualem Bensaïd et Aït Ali Belkacem à la cour d'assises spéciale de Paris. Mercredi, les gesticulations insolentes et le «je-m'en-foutisme» irrespectueux du patron des enquêtes, Roger Marion, avaient déclenché les foudres des magistrats, de la chancellerie et du ministère de l'Intérieur. Depuis, l'autoproclamé tombeur des poseurs de bombes a été puni par le président Jean-Pierre Getti. Il l'a laissé mariner dans la salle des témoins durant deux jours avant de le convier à nouveau à la barre, vendredi à 16 h 30.

Cette fois, le numéro deux de la police judiciaire, sur la sellette, avait eu le temps de réviser. Les avocats de la défense reviennent sur les étranges accointances de l'organisateur en chef des attentats, Ali Touchent, avec les services de renseignements français et algériens. Ainsi, demandent Mes Dietsch et Barbe, pourquoi les photos d'Ali Touchent insérées dans les albums des suspects, en novembre 1995, ne comportent-elles pas son identité, mais son alias «Tarek» ? Alors que les policiers français ont son vrai nom depuis 1993 ? Roger Marion répond que les clichés en pied de Tarek, dans une cabine téléphonique, ont été fournis lors d'une réunion au ministère de l'Intérieur «par la DCRG» (direction centrale des renseignements généraux), «sans nous préciser qui [était] dessus». Roger Marion prend les devants et insinue que les RG ne lui ont peut-être pas tout dit. S'i