Décidément, le ministre de l'Intérieur a un certain sens du test médiatique. Après avoir lancé, la semaine dernière, (Libération du 27 septembre) un «brouillon» de son projet de loi ultra sécuritaire, qui avait provoqué un tollé des associations de défense des droits de l'homme et des magistrats, Nicolas Sarkozy a remis jeudi au Conseil d'Etat la version définitive de sa réforme du code pénal, qui doit être présentée à la fin du mois en Conseil des ministres.
Le ministre avait déjà renoncé à l'amende de 2 000 euros infligée aux parents d'élèves qui feraient l'école buissonnière. Cette idée avait immédiatement suscité la polémique, parents d'élèves comme syndicats enseignants dénonçant cette mesure jugée trop répressive. De même, le texte ne comporterait ni durcissement des mesures de garde à vue, ni allongement de la durée de l'enquête, ni droits pour la police de consulter tous les fichiers, ni multiplication des écoutes téléphoniques, comme la première version le laissait entendre.
Fouilles. Selon le Figaro de vendredi, qui publie les grandes lignes de la réforme, le projet ministériel consiste à «améliorer l'efficacité des forces de sécurité intérieure dans l'identification et la recherche des auteurs de crimes et délits». Ce qui revient à donner de nouveaux pouvoirs à la police et à la gendarmerie, leur permettant de «fouiller les coffres de voiture dans les affaires de vol et de recel» ; d'inscrire dans leurs fichiers des «informations sur les personnes mises en cause dan