Le cocktail drogue et sécurité routière est monté hier à la tête des députés de droite à l'Assemblée. Sans surprise, une large majorité d'entre eux a adopté la proposition de loi UMP punissant de deux ans de prison et de 4 500 euros d'amende la condui te sous l'emprise de stupéfiants (Libération d'hier). Après un débat où les faits scientifiques de base n'ont pas résisté à la croisade sur la «tolérance zéro» désormais engagée contre les jeunes fumeurs de cannabis.
«Cette loi est un moyen de faire passer un message d'interdiction», a reconnu d'emblée le ministre de la Justice, Dominique Perben. Dénonçant le «laxisme» de la précédente majorité, Lionel Lucas (UMP) a ironisé sur «la gauche hallucinogène qui a fait croire que seul l'alcool était dangereux». «Or un joint équivaut à 0,8 g d'alcool dans le sang. La drogue au volant, c'est de nombreux morts et de nombreux blessés. C'est plus meurtrier que les excès de vitesse sur autoroute», a révélé Jean-Claude Lemoine (UMP). Et pour Jean-Pierre Abelin (UDF), ce n'est pas étonnant «puisque le THC, principe actif hallucinogène du cannabis, crée une euphorie qui nie le danger». Et surtout, les nouveaux pétards ont des concentrations de THC «dix fois supérieures à celles des joints de marie-jeanne des années 60», a affirmé la droite, alors que les saisies analysées par la police et les douanes prouvent le contraire. Dans ces conditions, attendre les résultats de l'enquête épidémiologique qui doit justement établir un lien entre la dose