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Libération

Le «no border» ne restera pas en prison

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Il est accusé d'avoir frappé un policier. La cour d'appel refuse d'aggraver sa peine.
publié le 9 octobre 2002 à 1h20

Colmar envoyée spéciale

L'avocat général de la cour d'appel de Colmar (Haut-Rhin), Régis Seil le, vient de réclamer huit mois d'emprisonnement ferme à l'encontre d'Ahmed Méguini, 25 ans, accusé d'avoir cassé à coups de bâton le poignet d'un capitaine de police et insulté plusieurs policiers au cours d'une manifestation du mouvement No Border (Pas de frontières) à Strasbourg, le 24 juillet. L'intéressé nie les faits. Son défenseur, Frédéric Massiot, a tenté de convaincre les magistrats que s'il était bien présent à la manifestation, Ahmed Méguini, militant non-violent, ne pouvait en aucun cas être l'auteur des coups et des insultes.Après deux heures d'audience, la cour se retire pour délibérer, quand José Bové, le leader de la Confédération paysanne, se précipite sur le prévenu menotté... et lui fait la bise sur les deux joues, malgré les réticences des policiers manifestement perturbés par une telle démonstration d'affection en pleine salle d'audience.

Isolement. Une trentaine de représentants de la galaxie antimondialisation s'étaient donné rendez-vous hier à Colmar pour soutenir Ahmed Méguini, ancien porte-parole du Mouvement spontané né au soir du 21 avril, et dénoncer, devant un palais de justice solidement défendu par les forces de l'ordre, «la criminalisation des luttes sociales». Le jeune homme comparaissait en appel après avoir été condamné le 21 août dernier par le tribunal correctionnel de Strasbourg à huit mois d'emprisonnement dont trois ferme pour «violences aggra