Menu
Libération

Décevant premier procès du Lyonnais

Article réservé aux abonnés
La corruption n'a pas été prouvée.
publié le 12 octobre 2002 à 1h23

Très attendu, le premier procès du Crédit lyonnais s'est achevé vendredi sur un fiasco, du moins pour ceux qui pensaient dénoncer, au-delà des investissements douteux, la crapulerie de ses dirigeants. Instruite par Eva Joly, l'affaire Sater, une société dans laquelle la banque avait investi 1,2 milliard de francs pour tailler des croupières à la Lyonnaise et à la Générale des Eaux sur le lucratif marché des déchets, s'est en grande partie déballonnée à l'audience correctionnelle.

Certes, on en a appris de bien bonnes sur les décharges, de vulgaires «terrains à vaches» survalorisés dans l'espoir d'autorisations administratives qui ne viendront jamais (Libération du 4 octobre). Le parquet a requis des peines comprises entre huit et dix-huit mois de prison avec sursis, d'anciens dirigeants de la Sater ayant bien vécu. Mais question corruption ou détournement, rien de tangible.

Il est vrai que les premiers soupçons avaient été relayés par la Lyonnaise et la Générale des Eaux, expertes en la matière, et furieuses de voir débarquer un concurrent : la Sater aurait financé le Parti communiste, puis des élus de droite en banlieue sud, avant que l'accusation ne se résume au seul Robert Galley, ancien député-maire (RPR) de Troyes, pour une enveloppe de 60 000 francs qui lui aurait été remise en 1995. Agé de 82 ans, il s'en défend : «Je ne suis pas un SDF de la politique.»

En plus, la Sater était la mieux-disante pour emporter le marché local des déchets. Surtout, on voit mal pourquoi Gall