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Libération

La règle à calcul absurde des chiffres de la délinquance

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La méthode de Sarkozy fait apparaître des aberrations.
publié le 12 octobre 2002 à 1h23

C'est ce qu'on appelle un retour de manivelle : Nicolas Sarkozy avait promis une totale transparence sur les chiffres de la délinquance en instaurant un raout mensuel sur le sujet, et c'est l'effet inverse qui s'est produit.

Petit jeu. Un épais brouillard est tombé sur la Place Beauvau quand le ministre de l'Intérieur a réuni, vendredi, les préfets des cinq départements qui ont enregistré les moins bons résultats et ceux des cinq départements les plus performants. Ni chiffres détaillés ni explications avant la réunion, répétait-on au ministère. Tout juste, avait-on appris la veille, qu'au petit jeu du classement «façon palmarès kolkhozien et convocation devant le Soviet suprême» ­ dixit un officier facétieux ­, le Lot, le Morbihan, le Rhône, le Var et la Vienne arrivaient en tête des plus fortes baisses (de 16 à 22 %) en août 2002 par rapport à août 2001. A l'inverse, ceux de l'Ardèche, de l'Ariège, du Cantal, de la Lozère et de la Marne enregistraient les plus fortes hausses (de 20 à 42 %). Les préfectures concernées par ces augmentations se faisaient toutes petites. «On communiquera, peut-être, après la réunion chez le ministre», répétaient les services de presse. Seule la préfecture de Lozère annonçait dès jeudi une hausse de 19 % de la délinquance avec 284 faits constatés en août 2002 contre 238 en août 2001, soit 46 supplémentaires, ce qui paraît peu compte tenu des disparités entre les départements qui obligent à relativiser les résultats. Ainsi parmi les cinq «meilleur