Il veut rencontrer Chirac, Raffarin et Sarkozy. «Je suis incontournable pour eux. En toute modestie, je suis devenu un peu expert.» Ses demandes de rendez-vous sont signées «Hervé Couasnon, poète-escaladeur périgourdin». Oscillant depuis quinze ans entre bouffonnerie et mythomanie, son dernier exploit en date une tentative de remise de coupe au Premier ministre à l'issue de son discours de politique générale à l'Assemblée, le 3 juillet l'aurait-il fait basculer ? Il veut évoquer au sommet de l'Etat «le thème de l'insécurité en France». Mais aussi, et cela nous rassure sur le sérieux de sa démarche, «porter un message d'espoir et de paix».
Grue. Hervé Couasnon fait profession de déjouer la vigilance des pandores. Pure démarche poétique, à l'origine : escalader des édifices publics (d'abord des grues, puis des cathédrales, des palais nationaux...), semer au gré du vent ses poèmes imprimés sur carte postale. Petit, il avait peur de grimper aux arbres ; à 44 ans, il aime jouer aux gendarmes et aux voleurs. La grue proche du palais de l'Elysée ? «Le GIPN [Groupement d'intervention de la police nationale] m'a délogé en douceur, car ils ont appris à me connaître.» Le toit de l'ambassade parisienne des Etats-Unis, en pleine guerre du Golfe ? «Les GI's n'avaient rien vu venir. L'ambassadeur américain m'a offert le café et un cigare en disant que j'étais très fort.»
Mais l'atmosphère en altitude n'est pas toujours aussi douce. Après avoir escaladé la prison de Nice, lors de l'incarc