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Libération

Les VIP des prisons accusent la justice

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Le groupe Mialet, composé d'ex-détenus célèbres, publie «Tous coupables».
publié le 17 octobre 2002 à 1h26

Le groupe Mialet persiste et signe. Composé de quelques anciens détenus célèbres, quartier VIP (Loïk Le Floch-Prigent, Olivier Spithakis, Jean-Michel Boucheron..), il vient de publier Tous Coupables (éditions Balland). Après avoir dénoncé les conditions carcérales, ces présumés délinquants financiers (tous n'ont pas été condamnés) s'en prennent au système judiciaire dans son entier. Plaidoyer pro domo ou solidarité avec leurs anciens compagnons de cellule? Dans la préface, Véronique Vasseur, ancien médecin à la prison de la Santé toujours en pointe contre «cette machine de destruction de l'individu, incitation à la récidive», met les choses au point: «Les VIP vivaient entre eux relativement écartés de la très grande misère des autres blocs.»

Dans le chapitre consacré à la garde à vue, faut-il compatir avec Yves Bonnet, ancien directeur de la DST, qui a bénéficié d'un petit déjeuner et pu dormir dans le quartier des femmes, géré par des religieuses? Sincèrement affecté par l'épreuve, son témoignage tombe un peu à plat quand il est question, au paragraphe suivant, du cas de Ahmed Selmouni, torturé dans un commissariat de Bobigny. La dénonciation des méthodes inquisitoriales des policiers et magistrats est plus convaincante, avec ce cas d'école entre Le Floch et Eva Joly. L'ex-PDG d'Elf en a déjà beaucoup raconté, mais il rajoute cette anecdote où la juge lui aurait asséné dans son bureau: «Vous n'avouez pas? Ici, sur ce siège, vous avouerez, je vous le jure!»

Le groupe Mialet se