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Libération

La noyade d'un cambrioleur enflamme Strasbourg

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Violents incidents vendredi dans une cité sensible.
publié le 21 octobre 2002 à 1h29

Strasbourg

de notre correspondante

Une dépanneuse évacue les dernières voitures calcinées. Au sol, des traînées noires témoignent de restes d'incendie, et des rubans de plastique rouge et blanc remplacent les vitres brisées des abribus. Des voitures de police font des rondes. Hautepierre porte encore la marque des violents incidents qui ont marqué la soirée de vendredi ­ trois pompiers blessés, vingt-cinq voitures incendiées, une dizaine endommagées ­, mais, ce dimanche, le quartier est calme.

Hypothermie. Selon les autorités, la cause des violences remonte à la nuit de jeudi à vendredi. Trois jeunes de 17 à 22 ans sont surpris en train de cambrioler un entrepôt au Port du Rhin. Ils s'enfuient et, pour échapper à la police, deux d'entre eux se jettent dans un bassin du port. L'eau est à 10°. Le premier est récupéré en état d'hypothermie, le second, un mineur de 17 ans, victime d'un malaise, décède deux heures plus tard à l'hôpital. Les trois cambrioleurs présumés sont originaires de Hautepierre, un quartier dit «sensible» de la périphérie de Strasbourg.

Toute la journée de vendredi, la mort de l'adolescent alimente les rumeurs. La tension monte chez les jeunes, les animateurs sociaux comprennent rapidement que le week-end sera chaud et en alertent leurs interlocuteurs. De fait, à partir de 20 heures, les pompiers, appelés pour un incendie de voiture, essuient des jets de projectiles. Très vite, plusieurs dizaines de jeunes, munis pour la plupart de battes de base-ball, de pierre