Les deux amies étaient là, hier, devant la section disciplinaire du conseil national de l'ordre des médecins, à Paris. Elizabeth Herrgott, 55 ans, chapeau et manteau noir, étincelante de bijoux, et auteure de romans sulfureux, est venue soutenir Monique H., 59 ans, pédiatre dans une Pmi (Protection maternelle infantile) de la région de Dole (Jura). Cette médecin est poursuivie par ses pairs qui l'ont reconnue dans le livre d'Herrgott, Mes Hiérodules, derrière le personnage de «la Monica» (Libération du 7 janvier 2001).

«Cabale». Condamnée à trois mois de suspension d'exercice par le conseil régional de l'ordre des médecins pour différents motifs, notamment pour «n'avoir pas respecté le principe de moralité et de probité» indispensable à l'exercice de la médecine, Monique H. a fait appel hier. «L'objet du délit est un roman, un livre que n'a pas écrit Madame H.», plaident ses avocats, William Bourdon et Emmanuel Burget, qui parlent de «lettre de cachet» et de «cabale» montée par un «microcosme local» pour «écarter un médecin qui déplaît et qu'il faut brûler en place de Grève». Le conseil régional de l'ordre reproche à la pédiatre de «ne pas avoir réagi» quand le livre a été publié et d'en avoir recommandé la lecture au personnel du centre médical. «Qu'aurait-elle dû faire ?, s'insurgent les avocats, dénoncer madame Herrgott ? On croit rêver...»

Maître Billaudel, avocat du préfet du Jura, autorité de tutelle de la Pmi, a lu dans le livre d'Herrgott des scènes «pornographiques, p