L'intitulé pouvait rendre rêveur ou suspicieux. Mais derrière l'association «la Colombe pour la survie des enfants» se cachait bien un groupe d'escrocs. Les 15 et 16 octobre, les policiers de la Brigade de répression de la délinquance astucieuse (Brda) de la PJ de Paris ont arrêté un couple à Clichy-la-Garenne (Hauts-de-Seine) et à Reims (Marne), mettant ainsi fin à une vaste escroquerie à la charité. Si la technique de la collecte dans la rue peut apparaître rudimentaire, elle reste fructueuse à grande échelle. En trois ans, Joël, un Ivoirien de 35 ans, et sa compagne ont ainsi empoché 750 000 euros en dirigeant un réseau de démarcheurs. Estimés à plusieurs dizaines, «travaillant» dans des galeries marchandes et des grands lieux touristiques comme le musée du Louvre, ces collecteurs ont persuadé des milliers de personnes de verser quelques euros ou de signer un chèque au bénéfice d'enfants soi-disant défendus par une association fictive.
Liquide. Le système de répartition des recettes était simple : aux collecteurs les sommes en liquide, aux patrons de l'organisation les chèques, dont le total s'élève à 230 000 euros. Afin de brouiller les pistes, Joël et sa compagne ont créé successivement plusieurs associations dont les fonds finissaient sur le même compte bancaire. L'enquête des policiers de la Brda, qui n'est pas encore achevée, concerne quatre structures (la Colombe pour la survie des enfants, Soleil d'enfants, l'Association française pour la protection et la sauvegarde