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Libération

Une bombe au lycée, en représailles ?

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publié le 24 octobre 2002 à 1h31

Dans la banlieue de Strasbourg, une bombe artisanale a explosé mercredi à 3 heures du matin, au lycée Marcel-Rudloff, situé dans le quartier Koenigshoffen, à deux pas du quartier Hautepierre, secoué ce week-end par de violents incidents. La déflagration n'a pas fait de victimes mais de gros dégâts. Un extincteur de voiture rempli de poudre ­ a priori un mélange de chlorate de soude et de sucre ­ a été déposé pendant la nuit devant l'entrée principale et a soufflé la façade vitrée de ce beau lycée d'Alsace, sans tag, tout en verre, acier et béton rose, inauguré en 1998. Les éclats ont volé sur 20 à 50 mètres et l'engin a laissé au sol «un cratère de 20 centimètres de diamètre». Selon un enquêteur, l'extincteur piégé ressemble à s'y méprendre à deux engins défectueux qui avaient été placés dans le cimetière juif de Cronenbourg, autre quartier populaire de Strasbourg, le 11 mars et le 5 avril.

«Provocation». Sur place, hier soir, le ministre délégué à l'Enseignement scolaire, Xavier Darcos, a souligné que ce lycée représente «un symbole de la volonté de l'Education nationale d'installer des établissements publics magnifiques dans les quartiers difficiles. (...) Dans ce contexte, la bombe, c'est une provocation». La police judiciaire de Strasbourg et le procureur adjoint Pascal Schultz n'ont pas trouvé «pour l'instant» d'éléments objectifs pour relier cet attentat contre le lycée Rudloff aux événements de Hautepierre. Mais la maire de Strasbourg, Fabienne Keller (UDF), a flairé u