Menu
Libération

Verte France veut débiter le Crédit agricole.

Article réservé aux abonnés
Le syndicat réclame la dissolution de cette «coopérative commerciale».
publié le 24 octobre 2002 à 1h31

Dynamiter le Crédit agricole. C'est ce que réclamaient, mardi, devant la 9e chambre civile du tribunal de Paris, 80 clients membres du syndicat Verte France. Paysans endettés pour la plupart, embarqués dans des litiges bancaires sans fin, ils ne réclament pas directement de l'argent. Mais demandent au tribunal de constater que le développement financier du Crédit agricole est incompatible avec son statut coopératif, hérité de l'ancestrale solidarité paysanne. Et par conséquent, que le Crédit agricole est réputé nul : il doit être dissous. Les actifs disponibles seraient alors répartis entre ses membres.

Bourse. L'imbroglio statutaire n'est pas nouveau : les IIIe, IVe et Ve Républiques ont multiplié les dérogations en faveur du Crédit agricole. Mais sa récente introduction en Bourse n'a fait qu'accentuer la contradiction. Officiellement, la banque verte est une coopérative modèle : ses cinq millions de sociétaires élisent les administrateurs des 2 772 caisses locales, lesquelles cooptent les dirigeants des 48 caisses régionales, lesquelles contrôlent la caisse nationale. Dans les faits, souligne Me Véronique Duffay, avocate de Verte France, «on ne conserve le statut mutualiste que pour verrouiller le système et conserver le pouvoir». La caisse locale de Saône-et-Loire s'est ainsi rendue célèbre pour son procès-verbal d'assemblée générale : «Le président constate la présence de 4 sociétaires sur 3 890. Le quorum étant atteint...»

Juridiquement, les caisses locales de Crédit agri