Menu
Libération

Erasmus, un peu d'études et pas mal de fête à travers l'Europe

Article réservé aux abonnés
La bourse de mobilité européenne, qui a accueilli un million de candidats en quinze ans, a séduit des générations d'étudiants voyageurs.
publié le 25 octobre 2002 à 1h32

«La plus belle année de ma vie», «une parenthèse idyllique», «mes meilleurs souvenirs». Des années après, les ex-Erasmus semblent encore chamboulés par cette année passée à l'étranger. Ils sont partis vers 21-22 ans. Et, de l'avis général, «c'est pas vraiment au niveau des études qu'on a le plus appris. C'est plutôt sur les rapports humains, et sur nous-mêmes». Pour entrer en contact avec des «Erasmusiens», il suffit d'en connaître un. Qui, ravi d'évoquer ses souvenirs, ouvre illico son carnet d'adresses et donne une liste d'une douzaine de copains, dont chacun en livre encore autant, qui à leur tour... Et ça n'en finit plus, et on se retrouve en ligne avec New York, Berlin, Mexico... Les anciens forment un vrai réseau qui va, finalement, bien au-delà de l'Europe. Erasmus leur a donné la bougeotte. Ils sont souvent repartis, encore plus loin. «Après cette expérience-là, on ne supporte plus de vivre dans un cadre national étriqué», raconte l'un d'eux. Les voyages forment la jeunesse, dit-on. Eux étaient candidats au départ à l'heure où d'autres préféraient carburer en Deug ou en prépa, avec des repères et des balises fiables. «Pour nous, c'était tout l'inverse. C'est l'aventure, dit Pierre. Fallait vraiment savoir se démerder.» L'organisation cafouillait souvent.

Partir. Guillaume voulait partir en Irlande, pour l'anglais. Il s'est retrouvé en Allemagne, à Göttingen : «J'étais très faible en allemand. Au début, c'était dur.» Marie-Hélène, inscrite en 1995 en langues étrangères