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Libération

Sarkozy met la double peine à la peine

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Il n'exclut pas des modifications de cette mesure décriée.
publié le 25 octobre 2002 à 1h32

La phrase est quasiment passée inaperçue. Pourtant, c'est une petite bombe qu'a lâchée Nicolas Sarkozy mercredi soir sur France 2. Invité au journal télévisé, le ministre de l'Intérieur glisse : «Je trouve qu'il est beaucoup plus juste qu'on raccompagne chez elle une personne qui est là depuis quelques semaines ou quelques mois en France et qui commet un délit, plutôt qu'on applique la double peine, et qu'on raccompagne chez eux des gens qui habitent depuis vingt ans en France.» En quelques mots, il remet en cause la double peine ­ qui veut qu'un étranger condamné puisse être également expulsé du territoire ­ pour les immigrés qui ont tissé des liens en France.

Pour le numéro 2 du gouvernement, il n'est pas question de revenir sur le principe de la double peine mais plutôt de la repenser en fonction de ce qui est «gérable ou pas». Un débat «sur les modalités», en quelque sorte. «C'est une position qui permet de sortir d'un affrontement stérile entre les acharnés de la double peine et ses adversaires, explique un de ses proches, c'est à mettre en parallèle avec la volonté qui est la sienne de se débarrasser des mesures qui ne s'appliquent pas.»

Complexité. Ces jours derniers, Nicolas Sarkozy a eu à se prononcer sur le cas de Chérif Bouchelaleg, un Algérien de 32 ans, père de six enfants français, sous le coup d'un arrêté d'expulsion après plus de vingt années passées en France. Commençant par signer l'arrêté en juin après la sortie de prison de Bouchelaleg pour bonne conduite,