La boulange est en deuil et la miche en berne : Lionel Poilâne, 57 ans, ci-devant champion de la boule au levain (15 000 vendues par jour) est disparu jeudi soir en mer en compagnie de sa femme. L'hélicoptère qu'il pilotait en plein brouillard s'est abîmé au large de Cancale (Ille-et-Vilaine) après avoir décollé de Saint-Brieuc (Côtes-d'Armor). Lionel Poilâne aurait dû se poser vers 18 h 45 sur sa propriété, le fort des Rimains, une île située à 800 mètres au large de Cancale. A 18 h 42, il avait établi un dernier contact avec la tour de contrôle de l'aéroport de Dinard-Pleurtuit, selon des sources proches des secouristes. Les gardiens de la propriété qui attendaient le couple ont donné l'alerte après avoir entendu un bruit énorme à proximité de l'île. L'épave de l'appareil a été repérée vendredi en fin de matinée au sud de l'île des Rimains. Elle contenait le corps de Lionel Poilâne, selon la préfecture d'Ille-et-Vilaine. Le procureur de la République de Saint-Malo devait faire le point sur la suite des recherches en fin de journée.
Fournil. Lionel Poilâne doit une fière chandelle à son papa, Pierre, qui dans son fournil de la rue du Cherche-Midi, à Paris, s'entêtait à fabriquer de la bonne grosse miche quand les boulangers de l'après-guerre privilégiaient la baguette à la mie blanche pour faire oublier les années d'occupation. Le pain du père Poilâne, c'était déjà de la farine de blé moulue à la meule, du sel de mer, du levain et une cuisson au feu de bois. Le fils ou plutô