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Libération

Prisonniers, une population en voie d'extension

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Les détenus sont près de 54000 pour 47 000 places.Des effectifs qui varient au gré des élections et des lois.
publié le 2 novembre 2002 à 1h38

La nouvelle maison d'arrêt de Seysses, en Haute-Garonne, inaugurée jeudi, est le premier des six établissements du «programme 4 000», lancé par le garde des Sceaux Pierre Méhaignerie en 1995. Elle remplacera l'antique maison d'arrêt Saint- Michel à Toulouse. Cette politique de construction n'enrayera pas le mouvement d'accordéon, constaté depuis deux ans, qui voit les prisons se vider et se remplir au rythme des lois ou des campagnes électorales. Sans aucune logique ni politique pénale à long terme. Il y a deux ans et demi, après le livre du Dr Vasseur Médecin chef à la prison de la Santé, l'émotion prédomine face à la condition carcérale. A l'Assemblée nationale et au Sénat, les parlementaires clament : «Les prisons, une humiliation pour la République», titre du rapport d'enquête sénatorial. Juges et procureurs s'appliquent à suivre le mouvement. Les effectifs, qui étaient de plus de 51 000 un an auparavant, dégonflent jusqu'à 47 992 prisonniers en février 2001.

Renversement. Vient l'automne, et la libération par la chambre de l'instruction du «Chinois», braqueur suspecté quelques mois plus tard de six meurtres, dont ceux de deux policiers. Leurs collègues manifestent dans la rue. Et le mouvement s'inverse. En février 2002, le nombre des détenus passe à 50 310. En juillet, ils sont 56 835. Un directeur régional de l'administration pénitentiaire s'alarme et, dans une note interne, parle d'une augmentation «brutale et sans précédent». Les effets conjugués des grâces du 14 Juil