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Libération

A chacun son ramadan

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Les dissensions sur la date du début du jeûneillustrent les divisions de l'islam de France.
publié le 5 novembre 2002 à 1h40

Le ramadan devrait commencer demain pour la majorité des musulmans de France. Mais, cette année encore, le début du jeûne sera annoncé aux fidèles en ordre dispersé : les différents courants religieux n’ayant pas réussi à se mettre d’accord sur une annonce nationale pour commencer le «mois sacré». Après deux ans d’une concertation engagée et encouragée par le ministère de l’Intérieur, la religion musulmane en France reste décidément très loin de son unité.

Alliance hétéroclite. Ce matin, la Comor ­ la commission chargée d'organiser les élections d'un Conseil français du culte musulman (CFCM) ­ a mis à son ordre du jour «la possibilité de déclarer d'un commun accord la date de début du ramadan». Le mois de jeûne auquel le Coran astreint chaque musulman en souvenir de la mission confiée par Dieu à son prophète Mahomet commence avec l'apparition de la nouvelle lune, en se fondant sur l'observation du croissant ou sur des calculs astronomiques.

Sans attendre l'avis de la Comor, quelques représentants religieux ont décidé de se réunir dès hier soir dans une mosquée parisienne «pour fixer le premier jour du mois sacré». Une alliance hétéroclite de mouvements opposés à la méthode Sarkozy se retrouve dans cette dissidence : le mouvement piétiste fondamentaliste Foi et Pratique (le Tabligh), des mosquées de la Fédération nationale des musulmans de France (FNMF, contrôlée par des Marocains) et une association récemment créée, la Coordination des musulmans, animée par un «laïque», Abderr