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Libération

Le nucléaire sur l'échelle de Richter

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En cas de séisme, 38 réacteurs déficients ne seraient pas fiables.
publié le 5 novembre 2002 à 1h40

Si la France était secouée par un tremblement de terre, les systèmes de sécurité des centrales nucléaires en souffriraient forcément. Mais jusqu'à quel point ? La question oppose depuis hier les militants antinucléaires à l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN) et à EDF. D'après les adhérents du réseau Sortir du nucléaire, 34 des 58 réacteurs en service «sont déficients et pourraient être inopérants en cas de séisme». Ces informations, les antinucléaires ne les ont pas inventées, ils les ont pêchées sur le site web de l'ASN. Il leur a d'ailleurs fallu une certaine constance pour les débusquer, «noyées parmi une foule de données banales».

Le 3 octobre, l'ASN signalait sur son site (1) avoir été informée par EDF que «le montage de certains robinets importants pour la sûreté sur les centrales de Cattenom, Flamanville, Gol fech et Saint-Alban» était non conforme. «L'anomalie en cause est un montage incorrect des cardans affectant des robinets de circuits importants pour la sûreté, notamment le circuit d'injection de sécurité et d'aspersion de l'enceinte», précisait l'ASN. Et, le 28 octobre, elle signalait, toujours sur la foi d'informations d'EDF (2), une «erreur de conception affectant la résistance au séisme de réservoirs d'eau», ceux des «réacteurs du Blayais, de Chinon, Dampierre, Saint-Laurent et du Tricastin».

Inertie. Pour les spécialistes du nucléaire, ces informations ne sont pas une révélation. Elles confirment toutefois l'inertie d'EDF : «Ces problèmes ne sont pas nouveaux