Nice envoyé spécial
Le cantonnier qui nettoyait le CD 117 près de Toudon (Alpes-Maritimes) le 18 mars 1999 a senti «une odeur mauvaise». Il a regardé en contrebas. «Des débris humains. Trois ou quatre sacs.» Trois corps en morceaux sciés. Un homme avec bassin, thorax, deux jambes, un sexe tranché. Un autre homme avec deux jambes, un sexe. Une femme (bassin, thorax, jambes). Pas de têtes, pas de mains, pas de pieds, et les viscères rangés à part, dans des sacs. Le découpage à la hache, à la scie et au couteau est l'oeuvre, selon les experts, d'un seul homme, et un connaisseur. L'affaire amène depuis hier Michel Pinneteau, 62 ans, fromager à Juan-les-Pins, devant les assises de Nice. Il répond des trois assassinats. Son épouse Joëlle, 46 ans, comparaît pour recel de vol avec arme. Le couple nie. Pinneteau a la tête entourée de bandages, suite à une embrouille en prison, on croirait Simplet tombé du lit. Mais il n'est pas bête et vitupère, du haut de son 1,60 m et de ses 55 kg : «Ils vont bien s'apercevoir que j'ai pas pu tuer trois personnes en trois heures de temps ! Deux diables comme ça, pleins de cocaïne jusqu'aux yeux, toujours excités comme des puces ! Faut que je m'appelle Superman !»
Glacière. Les enquêteurs ont d'abord souffert pour identifier les victimes. Heureusement, la soeur de Jean-Pierre Calligaris, 40 ans, a signalé sa disparition. Parfois pêcheur, parfois videur de boîte, mais surtout voyou, Calligaris, dit «le Corse», s'était mis au vert à Antibes sous un faux