Sangatte (Pas-de-Calais) envoyée spéciale
Le début de la fin de Sangatte a commencé. Depuis 10 heures, hier, l'enregistrement des réfugiés est arrêté. Avec dix jours d'avance sur le calendrier. Désormais, plus aucun nouvel arrivant ne sera accepté. Pourtant, le centre de la Croix-Rouge n'a jamais aussi bien marché. En ce début de semaine, il comptait environ 1 800 résidents. Un chiffre record. Et c'était toujours la même effervescence aux abords du hangar gardé par la police. Toujours les mêmes allées et venues, le long de la départementale de Sangatte, de la troupe d'hommes aux cheveux noirs. Toujours des nouveaux visages qui marchent vers le port ou les aires d'autoroute pour se glisser sous le châssis ou sous la bâche d'un camion en partance pour l'Angleterre pour y tenter d'obtenir l'asile.
«L'opération débute.» L'opération qui devra aboutir à la fermeture du centre, en avril 2003, a commencé. Le dispositif destiné à réduire le nombre de réfugiés se met en place. Six forces mobiles supplémentaires ont été déployées dans le Pas-de-Calais, hier, pour empêcher, en amont, l'arrivée de nouveaux réfugiés. Dans toutes les grandes gares du Pas-de-Calais, bien sûr, mais aussi à la gare du Nord, à Paris. «L'opération débute. C'était pour nous une journée normale. A une différence près : nous étions plus nombreux», indique-t-on à la Police aux frontières de Coquelles, qui refuse de chiffrer les personnes présentes dans le centre de rétention. On peut estimer à une centaine le nombre