A Paris aussi, deux juges du pôle financier s'intéressent aux intérêts d'hommes d'affaires russes. Saisis par un juge de Bologne et le parquet antimafia italien, des policiers français enquêtent depuis environ un an sur plusieurs sociétés basées en France et soupçonnées d'avoir blanchi des centaines de millions de dollars, dont une partie des aides accordées à la Russie par le Fonds monétaire international (FMI).
Repentis. Les révélations faites début 2000 par deux repentis, un couple qui dirigeait une société new-yorkaise par laquelle transitait l'argent sale, ont donné naissance à cette vaste opération policière. Menée à l'échelle européenne et baptisée «Toile d'araignée», elle a abouti du côté français à l'arrestation en juin de six personnes, dont quatre Russes. Surveillés par certains services de police depuis le début des années 90, ces hommes dirigeaient une demi-douzaine de sociétés (transport de minerais et de pétrole, bois), dont une basée sur les Champs-Elysées, qui se sont révélées n'être que des coquilles vides. «Ces sociétés travaillaient sans aucune logique commerciale, avec un autofinancement énorme. A l'évidence, leur activité n'était qu'apparente», estime un policier parisien.
Recyclage. Il semble que les personnes mises en examen pour «blanchiment et abus de biens sociaux», et incarcérées dans plusieurs prisons de la région parisienne, ne soient que les employés d'un réseau beaucoup plus vaste. Dans la ligne de mire de la justice italienne figure ainsi Grigo