Calais, envoyée spéciale.
Deux cars de CRS barrent les entrées de la rue. Impossible d'accéder à la salle de sport du marché couvert de Calais. On peut en sortir, mais pas y entrer, sauf si l'on est journaliste. A l'intérieur, des groupes d'hom mes qui murmurent. D'autres, allongés sous des couvertures, épuisés, récupèrent de deux nuits passées sous une pluie battante et le vent, aux abords de la gare. Ils sont kurdes d'Irak, ou afghans, candidats à l'asile en Grande-Bretagne. Ils sont privés d'accès à Sangatte. Dans un coin, des cageots de tomates et de pain, rapportés par les bénévoles du collectif C. Sur (Collectif de soutien d'urgence aux réfugiés), qui a réquisitionné le lieu jeudi soir pour 50 personnes sans abri.
Le fameux camp. Dans la salle glacée dont le chauffage s'éteint la nuit, le collectif a offert à ces hommes leur plus belle nuit depuisÊlongtemps. Après plusieurs mois d'un voyage à l'arrière de camions bâchés ou sous les châssis, mal nourris par les passeurs, les clandestins s'attendaient à trouver le fameux «camp», le hangar de Sangatte. Pour se reposer avant de tenter le passage vers Douvres. Ils ont trouvé un comité d'accueil policier. Et portes closes.
Marie-Christine Blandin, sénatrice du Nord (Verts), s'est présentée vendredi avec des fruits, des biscuits, du fromage. Son statut d'élue lui a valu de pouvoir forcer en douceur le barrage des policiers qui ont d'abord refusé l'accès de la nourriture. Le préfet Cyrille Schott s'est rendu dans la salle de spor