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Libération

Le grand cafouillage de l'après-Sangatte

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publié le 13 novembre 2002 à 1h44

Toute la journée, les occupants de l'église Saint-Pierre Saint-Paul de Calais ont inlassablement discuté et rejeté des propositions du gouvernement français : un laissez-passer de cinq jours, le temps de la réflexion, pour déposer une demande d'asile politique en France.

Les 90 migrants (Kurdes pour la plupart) avaient cessé leur grève de la faim lundi soir. Mais pour afficher leur détermination, ils ont brandi hier devant les caméras une pancarte sur laquelle ils avaient écrit «We want to go to Sangatte or to die». Sangatte, pour eux, c'est déjà l'Angleterre. Michaël Dauvergne, militant du Collectif de soutien d'urgence (Csur), le confirme : «Nous essayons de leur expliquer les changements de législation en Angleterre, mais ils savent qu'en France, on ne peut pas travailler quand on demande l'asile. Ils ont besoin d'envoyer de l'argent dans leur pays pour rembourser les passeurs qui font pression sur leurs familles.»

Saddam. Devant l'église, une trentaine d'autres clandestins, Kurdes ou Afghans, patientent sous une pluie battante, blottis contre une façade, abrités sous des couvertures. Prêts à saisir la moindre avancée du gouvernement français. Leur but : rejoindre l'Angleterre. «Nous voulons passer en Angleterre, parce qu'elle veut faire la guerre à Saddam. La France, elle aime Saddam», affirment deux Kurdes, Rachid, 23 ans, et Baras, 17 ans. Il leur manque 1 000 euros chacun, le tarif fixé par les passeurs.

A Paris, le ministère de l'Intérieur explique que la fermeture anti