Montpellier envoyée spéciale
Problèmes de recueil et de confidentialité des données ; manque d'implication, voire résistance des médecins généralistes et gynécologues ; variabilité de compétence des radiologues ; difficultés à motiver les principales intéressées, les femmes... La mise en place du programme de dépistage systématique du cancer du sein tient toujours du casse-tête, selon des professionnels réunis hier à Montpellier (1). Alors que le ministre de la Santé, Jean-François Mattei, a affirmé mardi à l'Assemblée nationale que ce dépistage serait «étendu à l'ensemble du territoire d'ici à 2004», les épidémiologistes et radiologues des départements déjà concernés (32 en tout) ont confronté leurs expériences de terrain. Et leurs déboires...
Rigueur. Maintes fois annoncé par les ministres successifs de la Santé, le dépistage national du cancer du sein s'adresse aux femmes de 50 à 74 ans, sous forme d'une mammographie tous les deux ans. Le tout dans des conditions très encadrées. «L'idée n'est pas de distribuer des bons pour une mammographie gratuite, mais de mettre en place un vrai programme avec contrôle de qualité et évaluation des résultats», prévient d'emblée Brigitte Séradour (Marseille), coordinatrice du groupe technique national, «si on fait n'importe quoi, on risque de dégrader la qualité de vie des femmes, voire même d'augmenter leur mortalité.» Une rigueur qui explique en partie la lenteur de mise en place du système. Des Bouches-du-Rhône, où il a débuté il y a pl