La droite sénatoriale a entamé son chapeau dans la nuit de mardi à mercredi. Elle examinait la proposition de loi du sénateur Dominique Braye (UMP, Yvelines) visant à démonter le mécanisme qui oblige les villes résidentielles à atteindre 20 % de HLM sur leur territoire au bout de vingt ans. Le texte sénatorial était truffé d'astuces permettant à de nombreuses communes d'échapper à cette obligation de mixité sociale prévue par la loi SRU (solidarité et renouvellement urbains) promulguée en 2000.
Des astuces un peu trop grosses. D'où une première maladresse de la majorité sénatoriale : la gauche n'a eu qu'à bomber le torse pour dénoncer cette initiative. Yves Dauge (PS, Indre-et-Loire) y a vu «une attaque frontale qui sent la revanche», Yves Coquelle (PCF, Pas-de-Calais), un «projet honteux et régressif», «un rejet forcené, quasi maladif, de la mixité sociale». Classique affrontement droite-gauche servi sur un plateau à l'opposition.
Droite soufflée. Or le gouvernement ne voulait manifestement pas faire ce cadeau à la gauche. D'où la seconde maladresse de la droite sénatoriale : elle n'a pas vu que son principal adversaire dans ce débat allait être le gouvernement, de son bord. Le ministre de l'Equipement et du Logement, Gilles de Robien, a d'abord posé une base de négociation plutôt ferme: «Je l'ai dit à plusieurs reprises, je le répète ici très clairement : l'objectif de mixité sociale ne doit pas être remis en cause.» Il a ensuite signifié en quelques mots à la gauche que la