Trois lycéens parisiens devaient être présentés au parquet vendredi soir pour avoir battu la veille dans la rue trois élèves qui portaient la kippa, en les traitant de «Sales juifs». L'un d'eux est à l'hôpital avec une épaule luxée. Dans le XIIIe arrondissement, quartier paisible, c'est la deuxième agression antisémite en deux mois : la première avait eu lieu dans un square où une petite bande avait frappé un père de famille. «Ceux qui les commettent ne sont pas forcément des paumés ou des loubards, dit le maire, Serge Blisko (PS). Les familles peuvent être de bons bourgeois, des professeurs de faculté.» Au commissariat du XIIIe, on n'est pas sûr que les trois garçons en garde à vue vendredi «réalisaient vraiment ce qu'ils avaient fait».
Surveillance. Jeudi, vers 13 heures, trois jeunes gens en BTS de comptabilité déjeunent dans un bistrot juste à côté de l'école Beth Myriam, un établissement religieux juif sous contrat, qui devient lieu de culte le samedi. Depuis deux ans, l'endroit est surveillé «par prévention». Entrent dans le troquet trois autres élèves, ceux-là d'un lycée professionnel public, tout près, rue de Patay. C'est un bâtiment de brique rose, années 30, «650 gamins de Paris, mélangés, plutôt modestes, pas du tout le lycée-hangar en effervescence avec 40 hectares d'ambiguïtés autour», explique le proviseur, Gilbert Longhi.
Entre les deux écoles, aucun incident n'a jamais bouleversé les cours de récréation.
Cette fois, les insultes partent. Immédiatement et clairem