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Libération

Zèle policier en roue libre

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A Paris et Enghien, une jeune mère et une automobiliste se plaignent de violences.
publié le 16 novembre 2002 à 1h47

Joëlle, 22 ans, et Daisy, 52 ans, n'ont apparemment pas le profil des «voyous» à qui Nicolas Sarkozy «veut faire la guerre». Pourtant, l'une à Paris, l'autre à Enghien-les-Bains (Val-d'Oise), elles affirment avoir subi les mêmes dégâts collatéraux d'une poignée de ces fonctionnaires à qui le ministre de l'Intérieur a donné pour mission de «porter le fer dans la plaie de l'insécurité».

Trop pressée... et la peau trop foncée

A Paris, le 21 octobre, la mésaventure de Joëlle débute quand elle rentre avec sa fille de 6 ans chez elle, rue de la Réunion (XXe). La brigade anticriminalité (BAC) bloque l'entrée de son immeuble pour retrouver deux jeunes et le cannabis qu'ils ont voulu balancer. Au bout de dix minutes, la jeune femme s'impatiente. «Il fallait que je m'occupe de ma fille», dit Joëlle. «Elle a invectivé les policiers et tenu des propos outranciers», rétorque la préfecture de police. Les fonctionnaires la menottent.

«Je me suis retrouvée mains dans le dos, la tête sur un capot de voiture. Ils me traitaient de "pute", de "bamboula". Un policier m'a dit : "Chez moi, j'ai un balai-brosse plus beau que toi"», affirme la jeune Française d'origine camerounaise. Malmenée, dit-elle, sous les yeux de sa petite fille, Joëlle est emmenée au commissariat. «Là-bas, un policier m'a dit : "Je veux que tu regardes le mur", en me tirant les cheveux et me cognant la tête contre le mur.» Joëlle pleure, les mains entravées. «Un policier sympa m'a mouché le nez.»

Au bout d'une heure, elle compara