Le Muséum d'histoire naturelle était poursuivi hier en correctionnelle pour homicide involontaire, en tant que personne morale exploitant le zoo de Vincennes. Le 24 septembre 2001, Philippe Bourlon s'y est fait dévorer par un lion. Salarié du zoo depuis quatre ans, ce jeune homme était soigneur «volant». Sa préférence allait aux reptiles, mais ce jour-là il était affecté aux fauves. La distribution de barbaque se fait dans un dédale de cages et couloirs grillagés. En temps normal, tout est cloisonné : deux portes ne peuvent être ouvertes en même temps. A la fauverie du zoo de Vincennes, créé en 1934 et perpétuellement en ruine, l'une d'entre elles ferme mal et l'autre a perdu sa poignée. Alors, on s'arrange avec les procédures de sécurité, ce qui est d'autant plus facile qu'elles ne sont écrites nulle part. La présidente, Michèle Poirier d'Ange d'Orsay, s'étonne : «Il n'y a pas de petite lumière rouge pour savoir si l'une des portes est ouverte ? C'est très lié à la vigilance humaine. Aucun matériel ne permet de séparer un lion en cas d'attaque.» Prince a profité de la désorganisation ambiante pour se jeter sur Philippe, qui mourra deux heures plus tard de ses blessures.
«Qu'un proche puisse être dévoré par un lion, le drame dépasse l'imagination», souligne Me Germaine Pons-Legrand, avocate de la famille, accablée, mais soucieuse d'entendre dire la «responsabilité» du Muséum. S'agissant d'une citation directe, la procureure, Marie-Christine Renaud-Varin, avait le choix des po