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Libération

Le médecin d'Emmaüs extradable

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Rejet du pourvoi de Michele d'Auria, incarcéré à la Santé.
publié le 21 novembre 2002 à 1h50

Le destin de Michele d'Auria, médecin personnel de l'abbé Pierre est entre les mains du gouvernement français. Hier la Cour de cassation a rejeté le pourvoi du médecin, qui contestait l'arrêt de la Cour d'appel ayant autorisé en juillet son extradition vers l'Italie. «A présent tout dépend de monsieur Raffarin ; de sa décision de signer ou non le décret d'extradition. Nous allons écrire au Premier ministre pour lui demander de ne pas l'extrader», indiquait hier Marie-Paule Delmas-Moineau, présidente d'un comité de soutien qui comprend 400 personnes dont les anciens ministres Bernard Kouchner et Léon Schwartzenberg, et de nombreuses personnalités impliquées dans la lutte contre l'exclusion. Car dans ces milieux, le docteur Michele d'Auria n'était pas un inconnu. Depuis neuf ans, il soignait les sans-abris dans les centres d'hébergement d'urgence d'Emmaüs. Il était aussi l'auteur d'une étude épidémiologique qui avait fait grand bruit révélant la résurgence de la tuberculose chez les personnes vivant dans la rue.

Arrêté à Paris le 23 février et emprisonné depuis à la Santé à Paris, Michele d'Auria était arrivé en France en 1993 après avoir effectué des missions humanitaires en Afrique du Sud puis au Soudan avec une équipe de Médecins du monde. Il vivait dans l'Hexagone sous une fausse identité, se faisant appeler Antonio Canino, un nom emprunté à un camarade de la faculté de médecine de Milan. Le médecin des pauvres avait, dans le passé, été pris dans une tourmente politique : s