«Circulez, y a rien à voir», avait ironiquement lancé un avocat, mardi, à l'issue des réquisitions de clémence de l'avocat général. Hier, les prévenus de l'affaire Dumas affichaient soulagement et nonchalance dans la grande salle de la cour d'appel de Paris. Plus de meutes de journalistes à l'entrée. Les avocats plaident et c'est paradoxalement difficile dans un «dossier qui s'est effondré». «C'est toujours savonnette de plaider en l'absence de réquisitions», remarquait l'un d'eux. Me Frédéric Weyl, avocat de la CGT pétrole, partie civile, s'interpose brièvement devant la Cour. Il évoque les «petites secrétaires du groupe», les «techniciens», les «salariés expatriés» révulsés par l'affaire et la «gabegie» chez Elf. Pour lui, la confirmation de la condamnation de José Bové, tombée le jour des réquisitions, vaut d'être rappelée. «Certains bénéficient d'indulgence, quand d'autres subissent la rigueur», lance-t-il. Un mot qualifié de «démagogique» par le défenseur de Roland Dumas, Me Jean-René Farthouat.
Le bâtonnier plaide la relaxe pour l'ancien ministre, en s'appuyant largement sur le réquisitoire. «Ce dossier est une construction, dit-il, dont on nous a dit, à juste titre, que les bases manquaient.» «Un château de cartes» même. Dumas n'est «pas intervenu» dans l'embauche de Deviers. Il est «totalement étranger» aux virements qu'elle a reçus, contrairement au deuxième amant, Gilbert Miara, seul vrai complice. Les bottines sont une histoire de «corneculs». A son avis, «M. Sirve