Une puce électronique a beau être minuscule, sa fabrication pèse très lourd sur l'environnement. C'est ce qu'a mesuré Eric D. Williams, chercheur à l'université des Nations unies à Tokyo. Avec son équipe, le scientifique a décortiqué point par point les étapes de fabrication d'une puce de 2 grammes, qui correspondrait à une barrette de mémoire de 32 Mbits. Matières premières, transformation de celles-ci, utilisation de produits chimiques... toutes les procédures pour aboutir au produit fini ont été évaluées. Conclusion : pour produire deux grammes d'électronique, on consomme 1,7 kg d'énergie fossile, 1 m3 d'azote, 72 g de produits chimiques et 32 litres d'eau. «L'empreinte environnementale d'une puce en silicone est plus substantielle que sa petite taille ne le laisse supposer», explique l'auteur du rapport qui sera publié le 15 décembre dans la revue de l'American chemical society.
Disparité. Pour établir ces équivalences, les chercheurs ont analysé les données provenant du programme des Nations unies pour l'environnement (Pnue), de l'Agence de protection de l'environnement et des professionnels de la microélectronique. Ils se sont servis du ratio entre la quantité d'énergie et de produits chimiques nécessaires à l'élaboration d'un produit et le poids total de ce produit. Exemple : pour construire une voiture à une place, il faut 1,5 tonne d'énergie fossile et comme une voiture à une place pèse 750 kg, le ratio est de 2 pour 1. Dans le cas de la puce, il est de 630 pour ! «M