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Libération

Le capitaine aux mains sales

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Un policier trahi par les analyses d'ADN est accusé d'agression sexuelle.
publié le 27 novembre 2002 à 1h54

Des petites gouttes de sperme sur le bureau du capitaine. Voilà ce qu'a examiné pendant près de quatre heures vendredi la 17e chambre du tribunal correctionnel de Paris. Le sperme appartient, les analyses ADN l'ont prouvé, au capitaine de police Michel O. et a été trouvé sur une table du commissariat de la rue de Parme, à Paris IXe. Comment est-il arrivé là ? C'est tout le problème. Le capitaine O. est poursuivi pour agression sexuelle avec violence ou contrainte commise par une personne ayant abusé de l'autorité conférée par ses fonctions. Il nie farouchement, mais risque sept ans de prison.

Nadine, jeune Zaïroise, 21 ans, est placée en garde à vue rue de Parme après une tentative d'escroquerie aux Galeries La Fayette le 2 mars 2000. Elle affirme que vers 4 heures du matin, le capitaine O. est venue la chercher dans sa cellule, l'a fait monter au 1er étage, et après lui avoir caressé les seins, lui a introduit un doigt dans le vagin, l'a contrainte à le masturber. Le capitaine aurait éjaculé sur la table et essuyé la petite giclée avec sa manche. Ensuite, il aurait tapé sa déposition.

Ambiance glaciale. A la barre, le capitaine, costume gris, air sévère, explique : «Je prends des psychotropes, alors pardonnez-moi si je cherche mes mots ou si je m'emporte.» Policier depuis 1977, bien noté, il est suspendu de ses fonctions depuis mars 2000 avec un demi-traitement. Dans la salle, pleine de policiers venus le soutenir, l'ambiance est glaciale. Au premier rang, son épouse écoute t