A l'hôpital de Libourne (Gironde), 40 patients sont sur liste d'attente. A celui de Valence (Drôme), les nouvelles prescriptions sont repoussées à début 2003, faute de crédits. Mêmes types de blocage au CHU de Nice. «Il existe des disparités inacceptables dans l'accès aux nouveaux traitements de la polyarthrite rhumatoïde, parce que les enveloppes budgétaires ont été mal distribuées», résume Laurence Quéffelec, présidente de l'Association française des poly-arthritiques (AFP).
Efficacité. Hier, malades et rhumatologues se sont manifestés pour dénoncer les inégalités régionales dans la prise en charge de la polyarthrite rhumatoïde (PR) et le manque de transparence des autorités sanitaires. Il y a de quoi. Alors que les nouveaux médicaments (deux sont déjà disponibles, deux autres le seront bientôt) ont une efficacité remarquable et que l'Etat a débloqué des crédits spécifiques, seulement 5 500 malades en bénéficient, quand plus de 25 000 en auraient besoin.
Maladie invalidante, qui déforme et détruit progressivement les articulations, la polyarthrite atteint environ 250 000 personnes en France, dont une majorité de femmes, à partir de la quarantaine. Les traitements classiques, tels les corticoïdes ou le méthotrexate un immunosuppresseur ralentissent l'évolution chez 85 % des patients. C'est aux 15 % de réfractaires que s'adressent les nouveaux médicaments, aussi appelés biothérapies. Commercialisé depuis janvier 2000, le Remicade, qui s'administre en intraveineux, exclusiv