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Procès Bonnet: appel sans surprise

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Les peines requises sont confirmées.
publié le 27 novembre 2002 à 1h54

Bastia envoyé spécial

Un «invraisemblable gâchis», une «lamentable affaire» dans le contexte dramatique d'«un préfet de la République abattu comme un chien sur les trottoirs d'Ajaccio». Ainsi Patrick Lalande, procureur général de Corse, a-t-il résumé hier l'affaire des paillotes au moment de son réquisitoire devant la cour d'appel de Bastia. «Sans faire ni le psychologue ni le scaphandrier des âmes», le ministère public a dévidé le fil des événements qui a conduit un préfet de région à ordonner à un colonel de gendarmerie, à un sous-préfet, d'aller incendier eux-mêmes un restaurant illégalement installé sur une plage, puis à exiger qu'une équipe de gendarme aille «finir le boulot» dans un autre établissement.

«Troïka diabolique». Le procureur a rappelé les débuts prometteurs de l'action d'un haut fonctionnaire «adoubé par les plus hautes autorités de l'Etat». Les premiers temps, la «troïka diabolique», comme l'a qualifiée Lucien Felli, avocat du paillotier Féraud, constituée du préfet, du colonel et de son directeur de cabinet, obtient des résultats. Mais à force de «vie autarcique», retrace Patrick Lalande, «l'Etat de grâce stagne, puis chancelle. L'opinion s'exaspère».

Sursis allongé. Pour le procureur, Bonnet est bien l'instigateur. «Il met en avant la thèse du complot ourdi au plus haut sein de l'Etat. Dans quel but ? L'évincer ? Il y a des moyens plus simples, comme la mutation- promotion.» Pour le colonel Mazères et le sous-préfet Pardini, les choses sont simples : ils on