Expliquer sans ambiguïté au patient que le bénéfice individuel de ces essais est très incertain, leur objectif majeur étant d'évaluer la tolérance d'une nouvelle molécule. Modifier procédures et réglementations pour justement «augmenter les chances d'obtenir un quelconque bénéfice pour le malade»... Dans un avis rendu public cette semaine, lors de sa journée annuelle, le Comité consultatif national d'éthique (CCNE) propose quelques solutions au délicat problème des «essais de phase I en cancérologie».
Toxicité. Premières études réalisées chez l'homme après les expériences animales, les essais de phase I ont pour but de déterminer les doses toxiques d'un produit. Ils sont toujours menés chez des volontaires sains. Toujours sauf... en cancérologie où, du fait de leur toxicité élevée, les nouvelles molécules sont testées chez des malades en impasse thérapeutique ou en fin de vie.
Une procédure logique, mais qui pose moult problèmes éthiques. Ainsi, les médecins sont tiraillés entre les impératifs de la recherche respecter des protocoles contraignants en sachant que le malade peut n'en tirer aucun bénéfice et ceux des soignants prendre en compte les intérêts et la souffrance du patient. Conséquences ? «La qualité et la véracité de l'information donnée au malade sont extrêmement variables», relève le CCNE.
Saisis sur le sujet en septembre 2001 par le Pr Laurent Degos, hématologue à Saint-Louis (Paris), les sages ont dressé un état des lieux des pratiques. Pas brillant. Premier